Coup double sur les radars !

Interrogée sur les radars automatiques, la sécurité routière révèle que 38% des clichés sont illisibles. L’État tente donc de réduire ce taux et teste actuellement de nouveaux radars qui flashent par l’avant et l’arrière.

Verbaliser plus et mieux

«Cette mesure est prise pour améliorer le nombre de flashs exploitables » s’insurge l'association "40 millions d'automobilistes". Les recettes générées par les radars sont en baisse et leur entretien coûteux pour la collectivité. Les pouvoirs publics veulent également diminuer les contestations qui empêchent les retraits de points. La majorité des cabines flashent par l’arrière et ne permettent pas l’identification du conducteur. En cas de contestation sur l’identité présumée du contrevenant, seule l’amende est adressée au titulaire de la carte grise. 40 millions d'automobilistes déplore que l’administration s'en prenne "au porte-monnaie des automobilistes " et rappelle que la première cause de mortalité au volant demeure l'alcool.

Objectif double et inversement

Le but des tests est de vérifier l’efficacité du procédé et de choisir quelle technologie retenir en cas de validation. A l’instar des radars actuels, la première infrastructure ne nécessite qu’une cabine munie de deux optiques opposées. Le véhicule est d’abord pris en photo une première fois de face à l’approche du radar, puis une seconde fois par l’arrière lorsqu’il s’en éloigne. La seconde méthode recourt à l’usage de deux cabines. Lors de l’excès de vitesse, le véhicule est photographié simultanément par une cabine devant lui et une autre derrière.  

Flash à blanc

Quatre sites ont été retenus pour l’expérimentation. Les deux radars de Feyzin (Rhône) et Lacanau (Gironde) sont à cabine unique, tandis que ceux de Saint-Laurent d'Arce (Gironde) et de Nice (Alpes-Maritimes) accueilleront le système à cabine double. Opérationnels, ils flasheront tout excès de vitesse pendant trois mois, la durée de l’essai qui pourra être renouvelée au besoin. En revanche, les infractions ne seront pas verbalisés car ces radars n’ont pas reçu d’homologation. Si les essais sont concluants, un appel d’offre sera rédigé, puis la commande sera passée auprès du fournisseur retenu. Le déploiement de ces nouveaux radars n’interviendra donc pas avant début 2016.

Par Julien Vankiem